De retour a Port Royal...

[HJ: Fallait bien qu'elle revienne un jour ^^]

Le bateau dans lequel se trouvait Eva venait d'accoster. Elle se trouvait maintenant sur le port, observant les moindres recoins. La jeune femme était heureuse de revenir, c'est vrai, mais comment aller t-elle faire pour le Lord ? Elle n'avait rien de très important a dire sur son petit "séjour" a Tortuga. D'ailleur, elle avait garder quelques souvenirs. Un magnifique oiel au beurre noir, quelques égratinures sur les bras et une antaille assez profonde a la jambe.
Elle avait gagner tous ça dans une petite bataille, la veille de son départ. Elle commença a marcher vers les rues sombres de la ville, tête baiser, tout en réfléchisant. Il faudra tôt ou tard qu'elle fase un rapport, mais que mettrait elle dedant ? Cette question uli trotait dans la tête pendant toute sa marche, lorsqu'elle heurta quelqu'un...

Hj : On lui a même préparé un petit comité d'accueil...Bienvenuuuuuue XDDD


Ce quelqun s'avérait être un vice-amiral d'à peu près vingt-neuf ans qui,par cette matinée ensoleillée,avait été réquisitionné pour une tâche bien spéciale...Qu'Eva se tardrait pas à découvrir.Pour donner le change,le militaire feignait de lire et de relire en tous sens l'épais registre du port lorsqu'une personne le percuta violement.Durant quelques secondes d'un profond silence,il observa la jeune femme avec des yeux en forme de soucoupes...Puis hurla à la garde.Quelques instants plus tard,six fusils se braquaient sur la tante de Sarah,visiblement peu enclins à discuter.A peine débarquée,et déjà arrêtée ! Comme l'avait promis son patron,la surveillance,aussi bien à Port Royal qu'à tortuga n'avait pas faibli au sujet du lieutenant.Il avait su exactement quand elle avait eu ses blessures,sur quel bateau elle était montée et quand elle allait poser un pied dans sa ville.Et bien entendu,il avait organisé un modeste comité d'accueil...
La jeune femme fut menée sans grande délicatesse jusqu'aux premières fortifications du port,où un visage qu'elle espérait de tout coeur revoir bien plus tard l'attendait,debout devant une large carte des Caraïbes.
Lorsque le gradé fit claquer ses talons en signe de respecter et de salut,Lord Beckett releva lentement le nez de sa contemplation afin de poser ses yeux inquisiteurs sur la visiteuse.

-Lieutenant Ledermann...Heureux de vous revoir parmis nous.J'espère que votre voyage a été agréable plus productif que ces bleus et ces bosses içi présents...Mais prenez donc un siège,et ne faîtes cette tête-là...

Il ironisait au plus haut point,connaissant déjà les réponses aux questions qu'il allait poser à la malchanceuse.Dans l'ombre,Mercer aiguisait un couteau long de trois pouce,gardant tout de même un oeil sur Eva et sur la discution.

[HJ: XDDD j'suis sur qu'elle est hyper contente ^^]

Sa commencer plustôt son retour a Port Royal, elle était dajà devant l'homme avec qui elle ne voulait pas tomber tout de suite. La chance ne lui souriait malheureusement pas en ce moment...
Elva sourit nerveusement au Lord et s'assit sur un siège en fase du bureau de celui-ci et regarda brièvement en direction de l'homme de main.
Elle avait redouter ce moment, elle avait même quasiment angoiser !

Hj : ça se voit,ça se voit..."XDDD



Son patron pianota un petit moment sur la table de bois rongée par le sel des embrins marins avant de s'adresser de nouveau à Eva.

-Un silence ? Fichtre ! J'aurais cru que les trois mois passés sur cette île aux frais de la Compagnie aurait pu délier au moins une langue,la vôtre en tout premier lieu.

La demoiselle se trouvait au centre d'un jeu très dangeureux : si ell ne trouvait pas de quoi satisfaire le Lord,elle allait au devant de gros gros ennuis...

-Je vous écoute,mademoiselle,et j'ai tout mon temps.Par contre,ma patience,elle,est relative,comme votre manque apparent d'informations fraîches et intéressantes,du moins je l'espère pour vous.Et pour Sarah.

Toujours debout,Beckett croisa les bras dans son dos,usant de toute la taille qu'il avait alors en plus de la jeune femme pour encore plus l'écraser mentalement.

Eva déglutit avec difficulter. Lui dire quelque chose ? Oui mais quoi ? Devait-elle mentir, ou bien dire qu'elle n'avait rien de nouveau ? Dans les deux cas, la sanction serrait la même, elle le savait, c'est pourquoi elle opta pour la deuxième option.

-Je... je n'ai pas vraiment de chose nouvelle a vous dire, Milord...

Mauvaise réponse.Qu'elle essaye au moins de sauver sa tête ! L'envie de faire passer Eva par la potence commençait à titiller insidieusement le Lord qui n'opposerait bientôt plus aucune résistance à ce funeste projet.

-Vous marquez la nuance,Eva,et je ne dirais qu'une chose : développez.

Le peu qu'elle savait,le peu de jugeotte qu'elle avait...Qu'au moins elle tente quelque chose ! De nouveau,le côté amorphe du caractère de la demoiselle irritait la volonté de fer de Beckett.Fallait-il qu'on la giffle pour qu'elle réagisse ?

-Trois mois,donc quatre-vingt dix jours passés à ne rien faire,ou plutôt à dépenser pour votre confort personnel les fonds que le Royaume avait mis à votre disposition...Dîtes-moi au moins que vous avez avancer.

Plus il parlait et lus sa voix devenait cassante,autoritaire,et plus son regard se faisait sévère et inquisiteur.

Eva chercher, fouillait dans sa tête. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien dire ? Qu'ets-ce qu'elle pouvait dire pour échapper au pire ? Elle n'allait pas quand même devoir dire qu'elle avait réussit a monter a bord du Black Pearl en compagnie de Jack Sparrow, et que ça c'est mal passer ? Non, elle n'allait pas quand même devoir dire ça ? Quoi que, peut être que ça pourrait l'interressait... mais bien sûr que non !
Elle soupira et fini quand mêmepar déclarer.

-J'ai... j'ai réussit a monter a bord du Black Pearl, en compagnie de Jack Sparrow mais... je n'ai pas vraiment eu le temps de décrouvrir ou d'entendre quelque chose d'interressant...

Voila, elle l'avait dit. Il ne rester plus qu'a attendre...

-Amen...grinça son supérieur entre ses dents.

Cependant,il prenait ceci comme un début appelant une suite,et enfin une conclusion,et non pas comme un simple résumé qui se posait là comme ça,sans développement aucun.Toute information,même succinte et d'apparence sans intérêt pouvait servir la ompagnie des Indes et était donc bonne à prendre.Beckett choisit donc de creuser l'histoire de la demoiselle,toujours aussi attentif aux détails incohérants ou aux hésitations qui ne pencheraient pas en faveur d'Eva.

-Et où était ammaré le Pearl ? Combien de marins avez-vous vu ? Le cap qu'allait choisir Sparrow ? Et Tortuga,ses instalations défensives,ses grottes,sa forêt,ses plages non habitées ? Creusez-vous la tête et tâchez de trouver quelques réminiscences intéressantes.Oh,j'oubliais...Vous avez cinquante secondes.

Passé ce délais,il faudrait sévir...La tension était palpable dans la salle et personne ne pipait mot,seul le bruit de la lame de l'homme de main venait pas moment troubler ce silence quasi morbide.Le lieutenant était véritablement au centre de toutes attentions.

Pas mal...Pas mal du tout,même.Une bonne prestation qui aurait pu lui apporter une promotion.Aurait pu,bien évidemment.Ce genre de réponse,le Lord l'avait requis dès le début,et jugeait ne pas avoir à le demander à ses subordonnés.Enfin Eva avait compris ce qu'il attendait d'elle ! Et ce fait lui sauva la vie.
Cutler écouta en silence,sans hocher la tête,sans même approuver ni remercier ni féliciter la jeune femme.Puisque c'était normal ! Puis il tourna la tête d'un quart de tour,lançant par dessus son épaule :

-David...?

L'allée et venue du poignard cessa soudain.Les yeux dans le vague,Mercer savait que Lord Beckett lui demanderait également des comptes sur ses incessantes visites à Tortuga.Mais contrairement au lieutenant Ledermann,il était prêt,sûr de lui et de son succès.

-Vingt-huit hommes,dont deux atteints de fièvre et un jeune garçon de dix-sept ans en formation à bord du Black Pearl.Les défenses de la ville sont constituées d'ébauches de remparts en argile et en roc taillé,maintenu en place pour un ciment dissou par l'eau de mer,donc disparu dans quelques mois,rendant les murs facilement détruits,par une action sur place ou par cannonade.certains capitaine songent à faire monter des canons sur ces murailles,donc à déposséder certains de leur navire ces armes.Les navires et la ville se trouvent donc amputés d'une bonne part de chances de résister à une attaque venat de la mer.De plus,la forêt,connaissant sables mouvants et animaux venimeux n'offre qu'une possibilité de fuite très restrainte.Des cabanesde pêcheurs à l'abandon sont les seules traces d'habitation sur une plage à l'ouest,la langue de sable au nord étant certainement inconnue des insulaires.Une attaque par la mer obtiendrait un succès très probable grâce à votre armada et au Hollandais Volant,même si,sous l'action de nos espions,cette île ne représente plus aucun mystère : la cible reste pour nos services de renseignements la Baie des Naufragés.Nous savons où se trouvent les réserves de poudre,les entrepots de vivres,les auberges connaissant le plus de clients activement recherchés par le Royaume.Non,ce n'est plus un objectif à atteindre,mais à bien assuré.

Sans le savoir,les pirates étaient controlés,épiés,surveillés sans relâche.Oui,cette île n'avait plus aucun secret pour la EITC...La lame repris son lent mouvement de frottement,l'homme de main ayant dit tout ce qu'il avait à dire.

Cette fois ci,un mouvement de tête condescendant et entendu répondit au court monologue informatif et technique,certes bien meilleur que celui produit par la jeune femme.Bon,ce n'était pas très juste,vu qu'elle avait commencé comme lieutenant peu de temps auparavant et que Tortuga lui était jusqu'alors inconnue.Mais Lord Beckett avait ses lignes directives et ne s'en éloignerait jamais,buté comme tout,mais s'assurant un succès certaine n ne gardant que les meilleurs près de lui.
L'explication de Mercer n'était pas trop mal,il aurait pu faire bien mieux,mais enfoncer encore plus Eva n'était pas nécessaire.Comme dit précédemment,son sort était déjà réglé.

-Avez-vous autre chose à ajouter pour étoffer votre rapport,lieutenant...? demanda-t-il,le regard de nouveau posé sur elle,attendant une réponse qui ne viendrait peut-être jamais.

Eva était resté assise, sans boucher d'un milimètre, le regard dirigeait vers le sol. Elle releva doucement la tête et hocha la tête d'un signe négatif.

-N... non, monsieur...

D'une façon assez étonnante,son patron hocha gravement la tête,alors qu'un sourire se glmissait sur ses lèvres.Oui,il avait gagné.Il lui avait démontré qu'elle ne lui apportait rien,d'aucune façon que ce soit.Son unitilité,sa nullité flagrante enfin éclatées aux yeux de cette pauvre fille.
Et pourtant,sa victoire n'était pas encore totale,bien qu'elle le fût très prochainement.

-Bien.Cela tombe bien,ayant,moi,quelque chose à ajouter.

Vu le ton employé,ç'aurait presque pu être une bonne nouvelle.Du genre "vos services,quoi que succints,sont fort appréciables",ou quelque chose du genre.Mais attendre cela de la part de Lord Beckett,c'était croire aux miracles.Son sourire se masqua et,tandis que son propriétaire commençait à classer quelques feuillets laissés sur la table par un officier,il lança,comme si de rien n'était,le plus naturellement du monde,sans même regarder son interlocutrice :

-Vous êtes renvoyée.

ça tenait en trois mots,simples,conçis,parfaitement dosés,impeccablement rythmés.Aucune haine,aucune colère ni affliction,du pur calme.ça sonnait comme une évidence,un fait implacable et indiscutable.Il n'y avait que lui pour dire des choses si abominables en étant si détâché.Et en lui-même,son petit souriore était réapparu,plus fort que jamais.

Le visage de la jeune femme se figea soudainement. Elle avait était presque sûr de ça, mais le ton employer par le Lord l'avait rendue... incpable de dire quoi que se soit, enfin, pas plus que d'habitude. On ne pouvait voir aucune émotion sur son visage, mais se syeux reflettait parfaitement ce qu'elle ressentait. Ne dit on pas que les yeux sont les miroirs de l'âme.
Eva tourna son regard vers Beckett et lui dit, un pointe de terreur dans sa voix:

-Heu... monsieur... je pourrait peut être... enfin...

Elle soupira, incapable de trouver quelque chose a dire pour échapper a cela.

Ah,l'a^me de Bcekett,malgré l'horrible chose venait de faire,se sentait légère,comme ôtée d'un poids qui depuis un bon bout de temps lui empoisonnait l'existance.Et puis sentir Eva si triste,à la fois frutrée et atterrée,c'était vraiment extraordinaire.C'était dans de smoments comme celui-ci qu'on pouvait dire qu'il prenait réellement son pied,selon l'expression.
Le regard toujours porté sur la carte,Cutler répondit,la voi toujours aussi dénuée d'émotion :

-Remettez-moi votre épée et retournez à vos bijoux,là où est votre place.La solde de ce mois vous sera versée comme convenu,vous ne perdez rien au change.

Le Lord aurait pu lui demander n'imorte quoi,la tester pour voir jusqu'où allaient ses limites et profiter de cette connaissance,mais d'un seul coup,il n'avait plus en vie de jouer ave Eva.

Eva baisa la tête quelques seconde et la releva, complétement hors d'elle. Bon, d'un côté, elle savait qu'elle ne pourrait rien changer a la situation, mais pourtant, quelque que chose la poussait a vouloir insister, mais a quoi bon ?
Elle se leva et déposa ducement l'épée sur le burreau du lord avant de se retourner vers celui-ci, qui était dos a elle.

-Il y a t-il autre chose, Milord.. ?

L'ex-lieutenant devait trembler de colère,Beckett l'mmaginait parfaitement,même si cette dernière était derrière lui et donc hors de son champ de vision.Oh,elle devait certainement mourir d'envie de le frapper,de l'injurier,de l'envoyer en enfer,mais elle ne le pouvait pas,à moins d'être suicidaire.ëtre au coeur d'un désir si fort,encore plus qu'un désir né de l'amour,cela flattait son égo d'une manière prodigieuse.

-Non,disposez,mademoiselle.

Le Lord avait bien appuyé sur le nouveau titre d'Eva,mettant en évidence que désormais,elle était parmis le commun de smortels,et même moins.
Soudain,il sentit un second sur sa nuque,ou plutôt un regard qui différait des six autres déjà présent.Lentement,Cutler releva la tête et,effaçant totalement de son esprit la présence de la jeune femme,s'adressa au nouvel arrivant.

-Ah,Amiral...Justement,je pensais à vous.De bonnes nouvelles,j'espère ? ajouta-t-il en désignant par un geste du menton lesdossiers que portait son officier.

En un clin d'oeil,Beckett était passé à autre chose,comme si la décision qu'il venait de prendre n'avait eu aucune incidence.Il avait raison : ça ne lui avait fit ni chaud ni froid de renvoyer la tante de Sarah.Regretterait-il son choix dans un futur proche ou ême lointain ? non,bien sûr que non : personne n'est irremplaçable...Sauf lui-même,bien sûr.

Eva ne pris même pas la peine d'accorder un regard à James, mais qu'avait elle donc fait pour prendre ainsi vet air battu.
Norrington, homme au grand coeur qu'il était aurait certainement aimé venir en aide à la jeune femme mais désormais Beckett avait réussit à ramener l'amiral sur le......."droit chemin".
Ainsi James n'intervint occunement car à chaque fois qu'il débarrassait les autres de leurs soucis, les siens décuplait, allons il était un peu temps de s'occuper de lui-même, sinon qui d'autre? Qui l'aurait fait? Lui venir en aide dans ses bas, ne serait que pour le remercier.
Personne! Non personne ne se souciait de lui alors que lui se souciait de tout le monde.
Il allait enfin pouvoir prêter attention à sa personne, après tout à d'autre aussi?
James n'avait personne dans sa vie. Il avait beau faire de belles actions sans jamais rien demander en retour et sans jamais se plaindre.

L'amiral avait pris du recul, terminé les sentiments du passé, bien sûr il les gardait au fond de son coeur, mais ne laissa rien paraître en surface.
Il serait simplement gentil, agréable comme à son habitude car il n'avait pas l'intention de devenir comme le Lord, un homme froid qui surménage tout le monde en semant la récolte derrière.
Simplement avec ses ennemis, James serait intransigeant.
Il s'occupa donc de SON dossier et ne voulu même pas savoir pourquoi l'épée du lieutenant étaient sur la table, elle avait été remerciée et Norrington ne risquerait pas ce coup-là.
Il avança donc et tendit un bras vers une pile que tenait un soldat, puis la deuxième, la troisième et la dernière.

Il n'y a pas de nouvelles Milord. J'ai simplement raconté mes vacances.

Oui il de cela quelques semaines, si ce n'est plus, Beckett avait suspendu l'amiral de ses fonctions pour réfléchir à toutes ses erreurs commises en recopiant les archives de Port Royal lui-même, il avait signé en bas de chaque page en guise de comparaison d'écriture.
Il attendit désormais une reflexion. Positive? James en doutait beaucoup.
Simplement en remettant sur le tapis ce que Beckett avait probablement oublié, il sentait encore une petite leçon de moral.
James fut prête à l'entendre sauf si le Lord avait plus important à traiter, ce qui semblait être le cas. Il attendit donc la moral et les ordres à suivres ou une éventuelle mission.
Il était debout, devant le bureau, bras croisés dans le dos, la mine un peu triste ou certainement à cause du Soleil, il regardait Beckett, droit comme un épouvantail. Un épouvantail qui n'éloignait pas les corbeaux mais qui attirait les ennuis.

En effet,son patron avait d'autres projets pour lui.Comme quoi,tout le monde pouvait se plier à un arsenal de règles plus ou moins acceptables,en baissant humblement la tête et sans plus réfléchir.Oh,pourtant,Norrington était bien de ces hommes qui,même s'ils courbent l'échine,concervent au fond de l'être un embryon de révolte qui pouvait germer à tout moment ! Et alors que Beckett aurait le dos tourné,sa confiance accordrée à son Amiral,il frapperait...
Cutler devenait-il paranoïaque ou vraiment sage ? Mieux valait prévenir que guérir,comme on dit.Il était arrivé à un point de possession de pouvoir auquel chaque détail infime compte et peut faire basculer une carrière.Et le jeu consistait à paraître invincible et infaillible tout en s'assurant par derrière une bonne reraite ou une nouvelle arme de destruction massive...Mais pour le moment,Beckett se réjouissait de voir le gradé avec de nouveau du plomb dans la tête.Enfin,réjoui était un bien grand mot : c'était James qui y gagnait et non lui.Il y avait tant de jeunes gens plein de bonne volonté et d'obéissance stupide et butée qui sortaient des grandes écoles navales d'Angleterre,trouver un nouvel Amiral serait chose fort aisée,compte tenu de la réputation du Lord,acquise grâce à un travail acharné et de l'endroit attreyant et ensoleillé qu'étaient les Caraïbes.L'histoire de la mouche attirée par un pot de miel...Et cela avait plutôt bien fonctionné,d'aillers,puisque Norrington était effectivement revenu auprès de la EITC après son passage dans le monde de la piraterie.Bon d'accord,il n'était peut-être as revenu exprès pour lui,mais l'idée qu'il représentait LA seule et unique puissance en ces lieux confortait Beckett dans ces rêves de victoire qui devenaient de plus en plus,inexorablement,la réalité des choses.

-Oh,si vite...? lança Cutler,souriant faussement,lui qui avait imposé ce délai si court pour un tel travail de Titan.

Oui,James était vraiment un élément extraordinaire.Son patron avait beau le pousser à bout,attaquant par tous les côtés,il ne sortait jamais de ses gonds,à peine une légère hésitation avant un aquiescement docile,comme un bon petit pantin qu'il était.Mercer était différent.En quoi,d'ailleurs ? Beckett ne le savait trop : les deux hommes obéissaient à ses ordres,se coupaient peu à peu du monde extérieur pour ne plus se concentrer que sur la Compagnie...Mais David était bien plus soumis,et tellement plus noir...Cutler ne serait totalement satisfait que lorsque l'Amiral arriverait à ce résultat,si sa pauvre âme déjà salement amochée parvenait jusque là.Désormais,c'était à lui de trouver quelque chose d'assez miroitant pour l'attirer vers cette triste fin.
Lord Beckett feuilleta un petit moment le manuscrit,sans vraiment le lire puisqu'il le connaissait déjà par coeur pour avoir travaillé sur les mêmes sources à son arrivée à Port Royal,mais assez pour pouvoir trouver le moyen de briser son auteur.Oh,rien qu'un peu,ce ne serait pas méchant à un point insoutenable...Et il trouva.

-Tout cela m'a l'air assez complet...Cependant,votre façon de faire les accents est tout à fait détestable.Il est impossible de déterminer si vos traits se veulent aigus ou graves,la lecture en devient un véritable supplice.Recommencez.

Le tout petit détail de rien du tout,c'était vraiment un coup bas dont on aurait eu honte.Mais pas le Lord,loin de là.D'ailleurs,il comptait même faire plus et ainsi gravir les échelons de l'ignominie.D'un geste théâtral,le regard posé un insolence sur le visage de l'officier,il jeta purement et simplement les documents par la fenêtre,ouverte à l'occasion dans le but de rafraîchir les bureaux du port.Du moins les deux premières liasses.Les feuilles composant les derniers autres lots furent méthodiquement relues à la va-vite,agrémentées de commentaires comme "mauvais","illisible","pas mal mais ayant pu être mieux si on avait bien voulu se donner la peine" avant qu'elles ne finissent leur course au dehors,comme les autres.Peu à peu,le chemin de terre boueux qui serpentait sous les remparts se trouva recouvert d'un blanc pur,quelques feuillets échouèrent même sur le bleu pâle des eaux du quai,un peu plus loin,portées par le vent du large.

-Oh,et si vous pouviez avoir l'amabilité de m'en faire trois autres exemplaires,on ne sait jamais,cela peut toujours servir.Sans oublier de soigner un brin la rédaction,ce n'est pas de la simple copie que je vous ai demandée,mais un travail d'analyse.

Tient,c'était nouveau,ça...Mais ça ne changeait rien au fait que Beckett était un beau s*laud,il n'y avait pas d'autres mots,il méritait vraiment des baffes par moment,si ce n'était tout le temps.Si un examen avait existé,il l'aurait obtenu avec la mention la plus haute.Son petit sourire revint de lui-même et,tandis qu'un commis récupérait l'épée d'Eva,le Lord décida d'embrayer sur le véritable sujet qu'il voulait aborder avec James.

-Bien,passons aux choses sérieuses : une personne se déplace librement en ville avec un projet pouvant mettre en péril l'autorité de la Compagnie.Je veux que vous l'arrêtiez.