Les éloges du Lord (PV:Victoria Hills et Lord Beckett)

L'homme qui se trouvait au centre de toutes les pensées du moment était ce jour-là de très méchante humeur.Une humeur de chien.A tuer quelqun,et de sang froid encore.
Il y avait des jours comme ceux-là,où l'on a juste envie d'être méchant et hargneux avec les autres,sans véritable raison,un besoin viscérale et impérieux de se montrer intolérablement froid.
Et Beckett était dans un de ces jours-là.En plein dedans,même.
Il était plongé dans un ultime rapport sur les forces que le Roi pourrait ou non lui alouer et avait passé une nuit blanche à tenter de runir assez d'arguments convainquants pour ralier le monarque à la lutte des Caraïbes.Le manque de sommeil,tout comme celui de résultats probants n'avait fait qu'accroître cette colère acide en lui.S'il y avait bien une journée où il aurait fallu éviter sa présence,c'était bien celle-ci.

-J'avais pourtant demandé que l'on ne me dérange pas ! répondit-il aux coups portés à la porte.Mais il faut croire qu'en ces lieux,seuls les courants d'air trouvent place dans les esprits de certains !

Ah,tout de suite,Cutler se sentit mieux : enfin un pauvre malheureux assez suicidaire pour venir le trouver et sur qui répandre tout son venin...

-Mais puisque vous êtes là,ne restez pas bêtement devant la porte.Entrez et terminez donc de me prendre un temps plus que précieux.

Elle inspira profondément,se façonnant une muraille de calme poli et souriant.Vu comment cet entretien commençait,il valait mieux se préparer au pire.Après tout,cet homme ne pouvait rien lui reprocher si elle restait à sa place et se contentait uniquement de lui exposer son point de vue...Si au moins elle pouvait ouvrir la bouche.

-Quand il faut y aller,il faut y aller....murmura-t-elle pour elle-même,avant de tourner la poignée bravement,prête à tout.

Victoria fut soufflée en découvrant la richesse et la beauté de la salle où elle venait de pénétrer,le décor tranchant rudement avec les misérables réduits tristes et gris des petits magistrats déjà visités au fort.C'était un déballage coloré de meubles riches et orientaux,certainement chinois ou indiens,mais tous de grande valeur,des tapis brodés mains,des tentures aux rouges vermeilles et aux ors rutilants,le tout agencé avec goût et alliant beauté avec esprit pratique.C'était tout simplement somptueux.
La jeune femme fit quelques pas hésitants à l'intérieur,se sentant toute petite et misérable dans ses vêtements encore humides,quelques mèches de cheveux échappées de son chignon encadrant son visage,au milieu de cette univers de prince.Mais rapidement,elle se rappela de la charge qui lui incombait et de l'ultimatum lancé par le propriétaire de ces lieux.

-Lord Beckett...Je suis heureuse d'enfin pouvoir vous rencontrer.J'ai d'importantes choses à vous d...

Victoria ne put terminer sa phrase,celui à qui elle s'adresait venant de rompre le cours de ses pensées par un geste autoritaire de la main,signe d'une exaspération hautaine.
Ne pas paniquer,ne pas paniquer...

Beckett n'avait même pas relevé le nez de son document.Pas un salut,pas un signe qui aurait montré son attention.En réalité,il ne savait même pas pourquoi il avait autorisé ces gêneurs,apparemment deux personnes dont un femme,à entrer,vu qu'il n'était pas dans ses intentions de les écouter.Son regard se ficha alors sur l'officier qui accompagnait celle qui venait de lui adresser la parole sans son expresse autorisation et le prenant de haut,répliqua :

-Norrington,combien de fois faudra-t-il le répéter...Pour tout ce qui est du réglement monétaire des demoiselles qui occupent vos soirées,le prix qu'elles revendiquent pour leurs "services" sera retenu sur votre solde,comme cela a toujours été le cas.Cela dit,si votre catin içi présente réclamme plus qu'à l'ordinaire,débrouillez-vous avec elle.

Qu'aurait pu être cette chétive créature aussi mal fagotée qu'une fille de petite vertue ? Et si ses meilleurs éléments s'y mettaient aussi,à présent...
Oui,cette entrevue commençait vraiment bien.

L'amiral s'était attendu à tout sauf à ce type de reflexion,la pauvre jeune fille n'avait même pas eu le temps d'expliquer sa présence en ces lieux.
James avait de protester,le comportement de Beckett était révoltant,il voulut contester l'intolérance et l'impolitesse que montrait le Lord à l'égard de l'écrivaine mais aussi au sien,Norrington n'érait pas du genre à batifoler de la sorte avec les femmes de la rue,au contraire il les incitait à trouver une vrai vocation que celle de trainer dans les rues en quête de nouvelles rencontres.
Mais l'amiral gardait son calme,il ne fallait point à l'emportement,il resterai droit:

Bien le bonjour My lord,excusez nous de vous vous déranger,mais cette jeune demoiselle,n'étant pas venue pour moi,est romancière et aimerait vous compter dans une de ses oeuvres,outre elle a également plusieurs choses à vous dire qui seraient plus qu'interressantes à votre égard.

-Hm,voyez-vous ça...

Cutler regarda Victoria.Un écrivain...Et pourquoi pas un peintre,une cantattrice ou un dramaturge ? La Compagnie n'était pas de ces associations de bourgeois prenant le visage bienveillant de mécènes et qui distribuaient les félicitations après la lecture d'un ouvrage.Et Beckett n'avait que faire de philosophes et de autres gens de réflexion qui ne trouvaient rien de mieux à faire de leur journée que de se poser là.
Alors si en plus,elle voulait lui lire ses brouillons ! Il s'enfonça un peu plus dans son fauteuil,sentant soudain le temps passer moins vite,à une lenteur presque irritante.

-Je n'ai point le temps d'écouter le récit de vos...Tergiversations littéraires.Allez au plus vite,vous avez dix minutes,et pas une de plus.

Après...Dehors.Mais c'était bien parceque l'officier avait insisté !

Le coeur de la demoiselle s'était glacé en même temps que son rythme cardiaque s'était accéléré sous l'effet de la honte.Dans ses romans,l'héroïne possédait un certain courage et n'hésitait pas à remettre à leur place avec humour tout ceux qui la prenait de haut,à l'inverse de sa créatrice.Victoria posa sur Norrington un regard plein de gratitude : sans son intervention,elle aurait sans doute perdu tout ses moyens,comme toujours.Elle n'avait jamais vraiment été une battante,une meneuse et avait un mal fou à s'imposer.Mais il était hors de question de laisser tomber les fourdres du Lord sur l'officier sans réagir ! Ou du moins sans en recevoir part égale.
La demoiselle inspira un grand coup et déposa ses autorisations bien en face de Beckett,les laissant tomber de quelques centimètres de haut.

-Voiçi les papiers administratifs qui concernent mes écrits.Lisez les ou pas,signez-les ou jetez-les au feu,faîtes selon votre bon plaisir.

Dans sa voix,elle n'avait pas réussi à mettre du dédain,un fond de vexation.Ce n'était tout simplement pas dans sa nature d'être ainsi...

-Il doit bien me rester encore huit bonnes minutes,soit quatre cent quatre-vingt secondes.Ce sera largement suffisant pour parler de mon amie Carlotta.

Inutile de préciser de quelle Carlotta il s'agissait,il devait la connaître déjà assez bien.Mais telle un serpent,la peur recommença à se glisser en elle,la clouant sur place.

Le Lord fut tenté de suivre le conseil de cette "artiste" : après tout,un bon feu brûlait dans l'âtre...Mais il ne lui ferait pas le plaisir de lui montrer qu'il pouvait s'abaisser à suivre les indications d'une personne infrieure,et içi,d'une moins que rien.
Carlotta....Encore ce sujet ! Diable,fallait-il que tout le monde en parle et vienne lui en parler ? Cela devenait lassant.Voire irritant.Mais Becket eut soudain une idée qui effaça les éclairs naissant au fond de son regard de glace,regard transperçant dirigé sans pitié sur la pauvre demoiselle.

-Oh,je vois...Alors tout comme votre ami Memphis Sawyer,vous souhaitez défendre la cause de cette chère Carlotta...Voyez-vous ça...

Sans doute un simple faire-valoir pour montrer son talent avec les mots.Un sourire sardonique se glissa imperceptiblement sur ses lèvres,tel le plus mauvais des présages.

-Mais l'Amiral ne connaissant pas mademoiselle de Neufchâtel,il est donc inutile qu'il reste içi...Il serait plus judicieux que cette affaire reste entre nous...

Un rapide regard vers l'anglais,guettant une réaction.Mais rapidement,Beckett en revint à Victoria.Oh oui,si la malheureuse restait seule içi avec lui...Il la mangerait toute crue,comme l'ogre des légendes.Et visiblement,compte tenu de la peur apparente qu'éprouvait cette frêl créature face à lui,ce ne serait pas elle qui oserait s'opposer à sa décision.Norrington ? Non,jouer les bons Samaritains était un rôle qu'il ne saurait tenir.Cette fois-ci,elle n'aurait aucune protection,aucun rempart...

Plus les secondes passaient,plus l'atmosphère semblait peser sur Victoria,une épaisse chappe de plomb qui s'alourdissait avec le temps,sous le regard du Lord,oiseau de proie volant en cercles réguliers au dessus d'une pauvre créature vouée à une mort qu'elle ne soupçonnait même pas.
Mais si Memphis avait tenté la chose et obtenu un succès relatif,c'était que cet homme n'était peut-être pas si fermé...
Mais une boule était montée dans sa gorge,plus opressante encore que l'attention portée sur elle,lui bloquant presque la respiration.

-Et bien...Je ne sais,monsieur...Je ne suis point habilitée à vous répondre quant au caractère privé de nos propos.Mais il me semble que l'Amiral Norrington est une personne de confiance...

Première prise de position,premier point divergeant entre le directeur et l'écrivain.Les derniers ? Victoria baissa la tête,s'attendant au choc de la foudre qui s'abattrait sur elle.

James s'attendait au pire,personne n'a jamais contester les ordres de Beckett,à sa connaissance évidement,mais cela plaisait Norrington,enfin quelqu'un avait eu l'audace d'affronter le Lord et de lui parler en face,mais sitôt qu'elle baissa la tête Norrington lui chuchota:

Ne baissez pas la tête sinon il pensera que vous êtes intimidée.

Si Beckett avait entendu cela l'Amiral risquait de se faire dégrader et virer de la Compagnie des Indes,tanpis il l'avait dit et si il se faisait renvoyer,il l'accepterai sans contester,sa carrière était derrière lui alors après tout se faire renvoyer lui était égal.

Mais que c'était pitoyable...Elle ne savait pas...Si Beckett avait pu éprouver de la pitié,ç'aurait bien été la seule chose qu'il aurait alloué à la jeune demoiselle.Lui qui avait tant d'énergie à revendre,il aurait au moins eu la présence d'esprit de montrer son visage le plus convainquant,au lieu de jouer à faire l'autruche !

-Comme c'est dommage...J'aurais espérer une réponse bien arrêtée pour savoir en quoi m'en tenir.Mais il faut croire que je vous ai surrestimée,mademoiselle.

Toujours avec ce petit air arrogant et sûr de lui qui était comme une seconde peau,Cutler revint au gradé.Peut-être que lui saurait rattraper la mise ? Ou pas,mais c'était un excellent test.

-Amiral,cher Amiral…

Il afficha soudain un demi sourire goguenard,à vous donner envie de sauter par la fenêtre.

-Cela vous ennuierait-il de sortir de ce bureau dans l’instant…?

Dit comme cela,la question était ouverte et attendait même certainement une réponse.La laisser içi,seule et démunie face à lui,avec toutes les conséquences que cela impliquait…L’abandonner sciemment,car Lord Beckett savait parfaitement que James avait une petite idée de ce que lui-même avait en tête.
Sévices moraux ou sévices physiques ? Moraux en premier,cela prend moins de temps à se mettre en place. Physiques….Il avait toute l’après-midi devant lui,et la pièce vide,aucune résistance…Et au fond,la question restait fermée : c’était lui qui déciderait.Mais tout est tellement plus distrayant lorsqu’on vous oppose un semblant de résistance…

L'Amiral constata qu'il n'avait rien entendu,il le trouvait cruel envers cette jeune femme si fragile mentalement,il aurait voulu la protéger,la soutenir face au Lord qui n'en fera certainement qu'une bouchée.
Malheureusement Beckett insista pour que l'Amiral quitte le bureau,il ne que s'executer à regret.

.......A vos ordre My lord.

Il regarda la jeune écrivaine et quitta la pièce en refermant doucement derrière lui.
Il resta dans le couloir pour attendre la sortie de Victoria mais Mercer qui était toujours à furter ôù il ne fallait pas lui lança un regard noir en signe d'avertissement,il allait tout déballer au Lord c'est certain,il fit un signe desespéré de la tête et se retira pour partir sur les murailles de Fort Charles.

Encore gagné...C'était décidément trop simple.Quelques demi-mots,et,sans même un ordre sec,les quatres volontés du Lord avaient été exécutées parfaitement.Aucun accro,aucun grain de sable,de la perfection de bout en bout.Et oui,devenir Lord implique l'apprentissage fastidieux mais fort utile de la manipulation...
Si Cutler avait fait sortir le gradé en usant de son statut de supérieur,Norrington,qui n'était pas si bête,se serait douté de l'importance de la scène et aurait eu des soupçons.Mais là...Il était loin,persuadé que Victoria souffrirait le martyre,dégoûté par les hypothétiques projets que destinait Lord Beckett à l'artiste alors que ce dernier ne lui laisserait même pas le temps de revenir à Cate.Et il serait ainsi débarassé des gêneurs.Vu que la jeune femme n'arrivait pas à s'imposer,et qu'en plus son "sauveur" avait quitté le tableau,tout ce stratagème tiendrait bien dans les dix minutes fixées la base.
Echec et mat,comme on dit dans le jargon.Net,sans trace,aucun commérage et plus de problème.

-Carlotta,disiez-vous ? Une seule et unique chose : cette affaire ne vous regarde pas,au même titre que monsieur Sawyer.Je n'ai que faire de votre "attention compatissante" vis-à-vis de ma fiancée,et je n'ai nul besoin de conseils soit disant avisés d'une petite provinciale tachée d'encre.Vous n'avez aucune utilité,et vous savez où est la porte.Votre esprit si pointu et immaginaif trouvera bien que faire...

La demoiselle ne put s'empêcher de sourire.Technique efficace...Cutler Beckett n'était certainement pas Lord pour rien.Mais l'esprit de Victoria n'était pas assez résistant et mauvais -il n'y avait pas d'autre mot- pour formenter de telles machinations.Pourquoi le faire,d'ailleurs ? Dans un sens,elle saisissait la raison de Beckett : il n'avait que faire de son avis,de ses conseils,était trop sûr de lui pour écouter qui que ce soit pour une chose qu'il pensait impeccable et nette.

-...Mais comme vous l'avez si finement fait remarquer tantôt,mon esprit est des plus faibles et des moins fins...Je me permets donc d'insister,comme mon rang des plus modestes et mon éducation bénigne me l'autorisent...

A défauts de pouvoir confectionner se prores armes,autant retourner celles de l'adversaire contre lui...En attendant,elle gagnait du temps.

-Avant mon arrivée e ces lieux,j'ai eu le plaiir de discuter avec votre fiancée,et il semblerait qu'elle rencontre...Comment dire...Un manque de preuves d'amour.Je ne vous adresse point un reproche,Milord,loin de moi cette idée,maisvous êtes un homme si occupé et si demandé que peut-être ce détail ne vous est-il point apparu naguère...

Cutler eut un petit rire sarcastique étudié et ditingué,comme il sied à une personne de sa qualité et de sa prestance.

-Vous savez jouer avec les mots,c'est une grande qualité et un art fort ardu à maîtriser...Cependant,bien que je doive m'incliner devant vous,faute de temps,je ne ferais que vous rappeler qu'à défaut de mots assez convainquant set assez clair pour vous faire vider les lieux,j'ai en ma possession quelques atouts de poids prenant le visage fort peu aimable de soldats et d'un bourreau.Suis-je assez clair,mademoiselle Hills ?

Là encore,pure question rétorique : bien certainement,qu'il était clair ! Sinon,si des précisons semblaient nécessaires...Bien entendu,il répondrait,comme toute personne polie et bien éduquée...Mercer aussi avait beaucoup de conversation...Et la jeune effrontée apprécierait certainement le vocabulaire étudié de sa dague et autres instruments de torture.

-Encore une fois,vous parlez de quelque chose que vous ne connaissez pas le moins du monde.La bienséance exige que dans ce genre de cas,on garde les lèvres closes.

Ah,il le prenait de cette façon-là...Quel dommage qu'il ne comprenne pas le bienfondé de son action ! Ce n'était pas que Vitoria attendît quelques félicitations ou quelque médaille,mais simplement le plaisir d'aider autrui,et plus spécialement sa meilleure amie.

-J'aimerais pouvoir vous die que je peux tout arranger en un claquement de doigts,mais ce serait vous mentir,Milord.Je ne puis que vous assurer du bienfondé et de la sincérité des sentiments qui me poussent à aider Carlotta,et vous par conséquent.Mais il est vrai qu'une personne de votre rang et de votre importance a appris bien justement à se méfier du monde,et encore plus lorsqu'il s'agit de sentiment.Vous craignez à juste titre la faille et l'être maveillant qui l'exploitera...Mais je ne veux pas vous faire du mal,loin de là ! Cependant,vous m'avez jugée si vite...Et comme vous le dîtes,je ne dois que me taire et baisser la tête.

La jeune femme serra les poigns et soupira doucement,attristée par tant d'inconséquence.Comme c'était rageant ! Et l'Amiral,qui s'était donné tant de mal...

-Je vous laisse donc,puisque ma présence vous est si insupportable que cela...

Lentement,Victoria se retourna et avança vers la porte qu'elle avait franchie tantôt pleine d'espoir et de volonté.Mais elle s'était heurtée à un homme plus fort e buté qu'elle,un coeur sec que rien ne pouvait atteindre,à part Cate.En son fort intérieur,la demoiselle pria pourqu'il la retienne et l'écoute jusqu'au bout...

Cutler serra les dents,en proie à un dégoût profond et amer.De quel droit...Comment osait-elle...C'était si...On venait de lui montrer toute la dureté de son caractère,et cela le rebutait,autant que la simplicité et la sincérité des paroles de l'écrivain.

-Sortez de ce bureau,répliqua-t-il dans un souffle,ulcéré.

La peur d'ouvrir les yeux ? La crainte d'avoir tort,et de devoir céder ? Mais si jamais cete femme voilait ses véritables intentions et le poignardait dans le dos par la suite...Trop de risques,autant jouer en cavalier seul et voir ce qui se passerait.Encore une fois,Beckett misait tout sur lui,en souhaitant que sa fiancée n'en patisse pas trop...

-Et vous direz à l'Amiral Norrington de s'occuper plutôt d'affaires à caractère prioritaire et important,il n'est pas payé pour se soucier de ma vie privée.

Celui-là aussi,il commençait à l'exaspérer...Choisir ses relations était donc trop dur pour lui ! Il fallait que son officier choisisse les pires possibles...
Sa belle énergie du début était tombée en poussière et tout ce que le Lord voulait désormais,c'était du silence pour repenser à tout ça.

Victoria sortit donc sans demander son reste,ou plutôt sans continuer on argumentation.Pourtant,elle s'était sentie si prête à réussir en entrant ! Mais au fil des minutes,ses idées s'étaient faîtes impropres et son plan de bataille était parti en fumée,effondré comme un chateau de cartes dans la tourmente.
Une boule de tristesse rageuse et de honte lui bloqua la gorge.Comment avait-elle pu abandonner si lâchement ? Si ele avait été une vraie amie,elle aurait affronter ce Lord jusqu'au bout,quitte à terminer derrière les barreaux.Mais Cate aurait alors pris sa déense et se serait disputée avec l'homme de ces rêve...Qui semblait plutôt sortir des cauchemars de Victoria.Elle en avait gros sur le coeur,peinée et vexée,glacée part cette giffle aussi imprévisible que meurtrière.
Arrivée dans le corridor,la jeune femme lança :

-Ah,Amiral,si vous sav....

Avant de d'apercevoir monsieur Mercer,le bras droit du Lord,veillant sur son bien aimé chef.Elle déglutit,à la fois mal à l'aise et inquitée de ce regard si lourd sur sa nuque.Quelques pas,et le couloir principal,loin de ce bureau et de ces fantômes.La demoiselle commença à respirer plus librement.Mais pas d'Amiral en vue.
Sa valise à la main,elle découvrit qu'il était plus simple de sortir de ces lieux que d'y entrer : il suffit qu'elle suive la lumière...Pour arriver jusqu'à la cour.Victoria regarda une dernière fois en arrière,vers ces batiments sifroid et dénué d'âme.Elle aurait bien aimé revoir Norrington avant de partir...

-Quel dommage...,murmura-t-elle pour elle-même.Enfin,il devait avoir des "affaires à caractère prioritaire et important" à traîter...

Des soldats montaient la garde sur le chemin de ronde,un autre gardait religieusement l'entrée massive du fort...Et pourtant,la jeune femme ne s'était jamais sentie aussi seule.